Certains
égarés utilisent le récit qui suit pour faire autoriser les instruments
de musique et disent que si c’était interdit, le Prophète (salallahu
alayhi wassalam) aurait ordonné à Ibn ‘Omar de boucher lui aussi ses
oreilles et que Ibn ‘Omar lui aussi l’aurait ordonné à Nafi‘.
Récit:
Ibn
‘Omar était un jour avec son esclave affranchi qui s’appelle Nafi‘ et
ils marchaient ensemble. Soudain, ibn ‘Omar entend au loin un berger qui
joue de la flûte.
Ibn
‘Omar était sur son âne et a essayé de s’écarter au maximum du chemin
en mettant les deux doigts sur ses oreilles pour ne pas entendre et à
chaque fois, après quelques pas, Ibn ‘Omar dit à Nafi‘ qui n’a pas mis
les doigts dans les oreilles : « Ô Nafi‘, est-ce que tu entends encore ? »
Nafi‘ lui répond que oui et ibn ‘Omar garde ses doigts dans ses oreilles.
Après quelques pas il renouvelle sa question et reçoit la même réponse jusqu’à ce que Nafi‘ ait dit : « Je ne l’entends plus ».
Alors ibn ‘Omar s’est remis sur son chemin et a retiré les doigts de ses oreilles et il a dit à Nafi‘ : « Ce que je viens de faire, j’ai vu le Prophète faire la même chose » (extrait du Sahih Abou Dawoud)
Réponse:
Il
n’écoutait pas volontairement mais il l'entendait contre son gré, et il
y a une grande différence entre celui qui écoute et qui entend.
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiya a dit :
«
d’après tous les imams, l’homme n’est pas blâmé pour ce qu’il entend
sans le vouloir. L’homme se voit blâmé ou loué lorsqu’il écoute et non
lorsqu’il entend. Celui qui écoute le Coran se voit récompensé, mais
celui qui l’entend, sans le vouloir n’est pas récompensé. Car la
grandeur d’un acte est mesurée par rapport à l’intention qui le
sous-tend. C’est le cas également de la musique, si on l’entend sans le
vouloir, on n’en est pas sanctionné. »
(Extrait de al-Majmou‘ 10/78.)
Et
puis, si ce récit prouve l'autorisation de la musique alors, pourquoi
Ibn 'Umar se bouche t'il les oreilles ? Et pourquoi le messager d'Allah
avait fait de même ? Comme bien souvent il y a dans l'argument des
innovateurs, la preuve de leur égarement.
Ajoutons à cela la
quantité de récit claire sur l'interdiction, et il apparait que les gens
de l'innovation cherche des preuves en fonction de leurs croyances,
plutôt que de baser leur croyance sur l'ensemble des preuves.
Reste
maintenant la question de savoir ce que l'on doit faire quand on se
trouve à un endroit où il y a de la musique interdite…
A ce sujet, l’imam Malik avait répondu :
« s’il l’apprécie (s’il
l’écoute) il doit quitter l’endroit, sauf en cas de nécessité ou
d’incapacité. S’il entend le son en passant il doit revenir en arrière
ou presser le pas. »
(source : Al Djâmi‘ d’al-Qayrawânî, p 262)
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